Si vous êtes un fan de House of Cards et que vous rêvez d’un équivalent en version « bleu-blanc-rouge, » bienvenue dans Dans l’ombre, la nouvelle mini-série française qui veut s’attaquer aux coulisses du pouvoir avec une dose de cynisme et d’intrigues politiques. Mais soyons honnêtes : est-ce que cette « House of Cards à la française » réussit vraiment à captiver le spectateur ? Plongeons dans cette série qui, comme toute bonne fiction politique, se balance entre réalisme et satire.
L’histoire : quand la politique se mêle de thriller
Inspirée du roman d’Édouard Philippe, ancien Premier ministre, et de Gilles Boyer, Dans l’ombre n’hésite pas à exposer les rouages cachés de la politique. La série, diffusée sur France 2 depuis le 30 octobre 2024, se déroule dans un univers fictif qui n’en reste pas moins ancré dans la réalité politique française. Entre compromis douteux, alliances à courte durée de vie et trahisons en tout genre, la série présente une galerie de personnages aussi amers que rusés, chacun prêt à sacrifier ses valeurs pour le pouvoir.
On pourrait dire que Dans l’ombre propose un « retour à la réalité » : on y trouve une satire corrosive de la vie politique française, du « cynisme assumé » à la « dureté des choix, » selon les mots de Philippe lui-même. La série expose une politique mêlée d’idéaux nobles et de coups bas impitoyables, ce qui en fait un spectacle surprenant de véracité – presque trop proche du réel pour les amateurs de fiction légère.
Réalisation et mise en scène : entre qualité et routine
La mise en scène de Pierre Schoeller et Guillaume Senez donne une esthétique moderne, avec un style visuel qui renforce l’ambiance lourde et conflictuelle. Le duo de réalisateurs utilise des décors soignés et une photographie sombre pour illustrer les méandres du pouvoir. Cela dit, quelques longueurs plombent parfois l’intrigue, et on aurait aimé un rythme un peu plus soutenu pour maintenir l’attention. Certes, c’est du grand art visuel, mais on peut se demander si l’ensemble ne se prend pas un peu trop au sérieux.
Les personnages : tous dans le même bain (ou presque)
Les rôles sont tenus par une distribution solide, avec Swann Arlaud et Melvil Poupaud en têtes d’affiche. Ils incarnent des personnages finement écrits, mais parfois trop empreints d’archétypes du genre politique. Entre les conseillers sournois, les idéologues naïfs et les ambitieux sans scrupules, on assiste à un bal d’égo qui reflète le cynisme du milieu politique français.
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Mais attention ! Ce réalisme poussé à l’extrême pose la question : la série ne risque-t-elle pas de tomber dans l’excès ? Si le scénario cherche à éviter les clichés en offrant une vision nuancée, certains passages manquent de crédibilité. Une politique si vicieuse, c’est passionnant, mais on aimerait croire que la réalité n’est pas tout à fait aussi sombre.
Alors, cette série vaut-elle vraiment le détour ?
Dans l’ombre se positionne comme une critique acerbe de la politique française, avec des références claires à des figures connues, un peu à la façon de Baron Noir. Pour les amateurs de satire politique et de complots ficelés, elle coche toutes les cases : ambiance tendue, dialogues aiguisés, et portraits au vitriol des « grands » de ce monde. Mais à force de flirter avec le réalisme, elle perd un peu en fraîcheur et en surprise. Un défi pour la fiction politique : captiver sans se transformer en reportage.
Conclusion
Si vous aimez les séries où chaque phrase semble être un coup de poignard dans le dos, Dans l’ombre pourrait bien être votre prochaine obsession. Mais, ne vous attendez pas à une révolution : c’est plus un miroir de la vie politique que la « grande fresque » de la manipulation qu’elle semble promettre. En résumé, une « House of Cards » à la française, mais qui pourrait aller plus loin pour vraiment marquer les esprits.
Voir la série: Dans l’ombre sur France TV
