La kakistocratie, ce système où les postes de pouvoir sont attribués aux moins compétents, semble être une dynamique plus pertinente que jamais dans nos sociétés modernes, où le numérique et les structures organisationnelles complexes permettent parfois à l’incompétence non seulement de survivre, mais de prospérer.
Le Concept de la Kakistocratie
Le terme « kakistocratie » est issu du grec, combinant « kakistos » (le pire) et « kratos » (pouvoir), désignant un régime où les moins aptes sont aux commandes. Ce concept, bien que souvent associé à la politique, trouve une résonance particulière dans le monde de l’entreprise où l’incompétence managériale peut conduire à des inefficacités notables et un malaise généralisé parmi les employés (HBR France).
L’Impact en Entreprise
Les entreprises kakistocratiques sont souvent marquées par un sentiment d’injustice et de frustration parmi les employés, où les moins compétents accèdent à des postes de leadership, laissant ceux plus qualifiés dans des positions subalternes. Ce phénomène peut entraîner une perte de sens au travail, un désengagement et même une démission des talents véritables.
Les Ressorts de la Kakistocratie
Des principes comme celui de Peter suggèrent que les employés compétents sont promus jusqu’à atteindre un poste au-delà de leurs capacités, tandis que le « piège de la compétence » implique que les moins aptes sont placés dans des rôles où ils causent le moins de dégâts, souvent dans le management. La peur des compétents par les managers peut aussi encourager la promotion des incompétents pour éviter la concurrence (Figaro Emploi).
La Consultocratie : L’Incompétence Externalisée
Une autre facette de la kakistocratie moderne est la consultocratie, où les décisions stratégiques sont déléguées à des consultants externes plutôt qu’aux talents internes, souvent moins compétents mais mieux connectés politiquement ou organisationnellement.
Pistes de Solutions
Pour contrer la kakistocratie, des mesures comme la formation approfondie des employés, la transparence dans les promotions, et l’utilisation des réseaux sociaux pour le « name and shame » des comportements inacceptables sont recommandées. Promouvoir la diversité, en particulier l’ascension des femmes à des postes de direction, pourrait également aider à briser les cycles kakistocratiques.
Conclusion
La kakistocratie, bien qu’ancienne, est une problématique résolument moderne avec l’avènement du numérique et des grandes structures. La reconnaissance de ce problème est le premier pas vers le changement, où chaque organisation doit réfléchir à ses pratiques de recrutement et de promotion pour s’assurer que le mérite, plutôt que la médiocrité, guide la gouvernance.
L’un des plus beaux ouvrages qui parlent de ce phénomène: La kakistocratie ou le management par l’incompétence