Les leçons à retenir après la crise de CrowdStrike pour la sécurité informatique
En juillet 2024, CrowdStrike, une des entreprises phares en cybersécurité, a été frappée par une panne d’envergure mondiale causée par une mise à jour défectueuse de son logiciel phare, Falcon. Cette mise à jour a généré un écran bleu de la mort (BSOD) sur des millions d’appareils, perturbant des infrastructures critiques comme les hôpitaux, les aéroports, et les systèmes bancaires. Cet incident a mis en lumière des vulnérabilités majeures dans les stratégies de continuité des activités et les dépendances technologiques globales.
Qu’est-il arrivé et pourquoi ?
Le 19 juillet 2024, une mise à jour destinée à renforcer la sécurité face à une nouvelle menace Windows a provoqué un blocage généralisé des systèmes sous Windows. Le processus de redémarrage des machines affectées s’est transformé en boucle infinie, empêchant leur récupération automatique. En moins de 80 minutes, CrowdStrike a réussi à corriger l’erreur, mais le mal était fait. Plus de 8,5 millions de dispositifs à travers le monde étaient affectés. Des secteurs essentiels ont dû revenir à des méthodes manuelles, mettant ainsi en péril des services critiques comme les opérations chirurgicales et les services bancaires.
Leçons clés pour les entreprises en cybersécurité
1. Gestion des mises à jour et tests pré-déploiement
L’un des aspects critiques révélés par cette crise est la nécessité d’une gestion rigoureuse des mises à jour. Une erreur dans un logiciel de cybersécurité peut causer un désastre à grande échelle. Il est essentiel d’avoir un protocole de test approfondi avant tout déploiement à grande échelle, ainsi qu’un système de suivi post-déploiement pour repérer rapidement les anomalies.
2. Résilience et continuité des activités
La crise de CrowdStrike a mis en clair l’importance des plans de continuité des affaires (BCP). Les entreprises doivent établir des stratégies solides pour garantir que, même en cas de défaillance d’une solution de cybersécurité clé, les opérations essentielles puissent continuer à fonctionner. Cela implique la création de plans de reprise après sinistre et la réalisation d’analyses d’impact afin de comprendre les points faibles des systèmes en cas de panne similaire.
3. Surveillance des dépendances technologiques
Cet incident a également montré la fragilité des infrastructures IT mondiales face à une défaillance logicielle. De nombreuses entreprises se reposent sur des fournisseurs tiers comme CrowdStrike pour sécuriser leurs données, mais elles n’avaient pas prévu de plans de secours en cas de dysfonctionnement de ces solutions. Cela souligne la nécessité de diversifier les fournisseurs et d’inclure des systèmes de redondance pour les solutions critiques.
4. Exercices réguliers de simulation de crise
Les exercices de simulation, ou tabletop exercises, permettent de tester la réactivité des équipes face à des scénarios de crise. Après cet incident, les entreprises doivent intégrer des cas similaires dans leurs scénarios de simulation, même si ceux-ci semblent rares, afin d’améliorer leur préparation à ce type de catastrophes.
5. Amélioration des communications internes et externes
En temps de crise, une bonne communication entre les équipes IT, la direction et les parties prenantes externes est cruciale. L’incident de CrowdStrike a donné plusieurs leçons et a démontré l’importance de maintenir une transparence totale avec les clients et les collaborateurs, tout en ayant des plans de communication bien définis.
Conclusion : Mieux se préparer pour l’avenir
L’incident de CrowdStrike a servi de leçons et de réveil brutal pour de nombreuses organisations. Si cette panne n’était pas causée par une attaque cybercriminelle, elle a tout de même montré combien il est nécessaire d’adopter une approche proactive dans la gestion des risques cyber. Les entreprises doivent tirer des leçons de cette crise pour renforcer leur résilience.
Que ce soit en améliorant les processus de gestion des mises à jour, en réévaluant les plans de continuité, ou en mettant en place des exercices de simulation réguliers, l’objectif est de prévenir le pire avant qu’il ne survienne.