Netflix dégaine une nouvelle tentative de thriller social avec Exquis (Delicious en VO), un film ambitieux, censé nous scotcher par ses thèmes sur les inégalités de classe. Mais attention, même avec une belle nappe et des couverts en argent, ce festin risque bien de laisser quelques spectateurs sur leur faim.
Un début prometteur… Mais gare à l’indigestion !
Imaginez un décor planté en 2 minutes chrono : une famille bourgeoise, des manifestations sociales explosives, et Esther (Valerie Pachner), matriarche désintéressée par tout ce qui ne perturbe pas son confort personnel. L’entrée en matière claque fort, comme un toast au foie gras hors saison. Mais est-ce que ça suffit pour tenir tout un film ? Pas sûr…

Une intrigue prometteuse mais gâchée par un scénario confus
Le piège se referme rapidement : Teodora (Carla Díaz), débarque chez cette famille en simulant un accident, avec un plan mystérieux en tête. Manipulations, secrets, trahisons, bref, le cocktail parfait pour te donner envie d’en savoir plus. Dommage, parce que cette intrigue s’effondre au fur et à mesure qu’on avance, noyée dans une morale trop explicite sur la lutte des classes.
Et là, forcément, ça coince… Un film qui veut dénoncer les inégalités, c’est cool, mais faudrait-il encore avoir un scénario béton pour ne pas ennuyer le spectateur. En gros, c’est un peu comme une belle assiette gastronomique qui manque cruellement d’assaisonnement. Ça se mange, mais c’est vite fade.
Des personnages fades malgré un casting talentueux
Le casting n’est pourtant pas à jeter. Valerie Pachner et Fahri Yardım livrent des prestations plutôt convaincantes malgré des rôles sans réelle profondeur. Caspar Hoffmann (Philipp) et Alba (interprétée par une actrice sous-employée) restent dramatiquement figés, un peu comme ces desserts surgelés que tu oublies au fond du congélo.
Tout ce petit monde manque d’épices et de saveurs. Résultat, l’attachement émotionnel du spectateur est proche de zéro, et on peine à s’intéresser à leur destin.
Une réalisation à la hauteur du propos ?
Le gros atout d’Exquis reste sa réalisation. Nele Mueller-Stöfen, réalisatrice et scénariste, offre une direction artistique séduisante, aidée par une photographie signée Frank Lamm qui réussit à captiver. Les images jouent subtilement sur les contrastes sociaux : décors luxueux, gros plans détaillés sur des repas gourmets, opposés à la précarité des classes inférieures subtilement suggérée. Ça, c’est réussi.
Mais malheureusement, la beauté visuelle ne suffit pas à combler un scénario trop approximatif.

Netflix voulait son « White Lotus », mais…
Impossible de ne pas penser à The White Lotus ou au récent Leave the World Behind en regardant ce film. Mais contrairement à ces références réussies, Exquis rate la marche en oubliant d’y injecter un ingrédient essentiel : un scénario solide porté par des personnages complexes. Le résultat est donc frustrant, même si on sent clairement les bonnes intentions derrière.
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Faut-il regarder Exquis ?
Franchement ? Seulement si tu n’as rien d’autre de mieux sous la main. Mais si t’as envie d’un film qui tienne vraiment la route, tu ferais mieux d’aller voir ailleurs.
✅ Regarde Exquis si :
- T’aimes les drames à messages bien lourds
- Tu veux voir un bel exemple de réalisation esthétique
- Tu cherches une excuse pour râler devant ton écran
❌ Zappe Exquis si :
- T’attends une intrigue qui tient debout jusqu’au bout
- Tu cherches des personnages mémorables
- Tu préfères une critique subtile aux gros sabots scénaristiques
Bref, Exquis est un joli plat qui promet beaucoup mais laisse clairement sur sa faim. Netflix avait toutes les cartes en main, mais dommage, le plat n’a pas pris…
À très vite les geeks, pour un prochain article croustillant !