Depuis « Merci patron ! », François Ruffin s’est imposé comme le Michael Moore français. Devant et derrière la caméra, il s’invite pour dénoncer la précarité, les conditions de travail et le fossé entre les plus riches et les classes populaires.
Une immersion inattendue
L’idée d’« Au boulot ! » est née sur le plateau d’une émission télévisée, où François Ruffin débat avec l’avocate Sarah Saldmann, fervente défenseuse de l’ultralibéralisme. Lors d’une énième diatribe contre les « assistés », le député de la Somme la défie de vivre avec le SMIC pendant un mois. Chiche ! Celle qui déjeune dans des palaces et s’habille chez les grands couturiers accepte le défi.
Une semaine au cœur de la réalité
Filmée par le duo Ruffin-Perret, Sarah Saldmann partage pendant une semaine le quotidien d’Amine, livreur de colis à Lyon ; Louisa, auxiliaire de vie à Saint-Étienne ; Sylvain, bénévole du Secours populaire à Abbeville ; Nathalie, femme de chambre en Touraine… Le contraste est saisissant et indéniablement comique.
Un projet avorté
Alors que le tournage touche à sa fin, l’avocate, passée de RMC à CNews, soutient sans réserve Israël sans un mot pour les victimes à Gaza. Impossible dès lors pour les cinéastes de poursuivre l’aventure. L’ambition un peu naïve de François Ruffin de « réinsérer les riches » tombe à plat ; l’idéologie est plus forte que le réel.
Des témoignages poignants
Restent les visages et les parcours cabossés d’Elie, Enès, Haroon, Nicolas, Mohammed, Illies et les autres, dont les témoignages sont un antidote aux discours haineux des chaînes de Bolloré.
Un film à voir absolument
« Au boulot ! » est un film qui mérite d’être vu. Il offre une perspective unique sur la réalité des travailleurs précaires en France et met en lumière les défis auxquels ils sont confrontés au quotidien. Ne manquez pas cette occasion de découvrir un documentaire poignant et révélateur.
