Le retour tant attendu d’Arthur Fleck
Depuis sa sortie en octobre 2024, Joker : Folie à Deux de Todd Phillips, porté par Joaquin Phoenix et Lady Gaga, divise les critiques et le public. Alors que le premier opus a laissé une marque indélébile avec sa vision sombre et provocante, la suite prend un tournant audacieux en intégrant des éléments de comédie musicale. Ce choix étonnant n’a pas fait l’unanimité, et c’est peu dire que les critiques sont partagées sur le résultat final.
Un film musical ou un sabordage émotionnel ?
Les premières critiques soulignent que Folie à Deux s’aventure sur un terrain risqué avec son format musical. Pourtant, ces moments de chant et de danse n’apportent que peu de relief au récit. En fait, ils semblent presque forcés, incapables de s’intégrer harmonieusement à l’histoire de cet homme en pleine déchéance. L’exemple le plus parlant est sans doute la scène du tribunal où Harley Quinn (Lady Gaga) entame un numéro de danse qui, au lieu de sublimer le propos, fait ressortir les incohérences du film.
Arthur Fleck : entre introspection et manipulation
Là où le premier volet Joker avait marqué par son message anarchiste et critique d’une société oppressive, cette suite s’engouffre dans une descente aux enfers plus personnelle et, disons-le, morne. Fleck n’est plus qu’une ombre, un homme écrasé par la personnalité du Joker qu’il a incarnée. On ressent une certaine fatigue dans l’écriture du personnage, avec des scènes répétitives et un manque d’innovation dans le traitement de son mal-être.
Lady Gaga : une Harley Quinn sous-exploitée
L’un des points les plus discutés est la performance de Lady Gaga dans le rôle d’Harleen Quinzel. Bien que la chanteuse-actrice ait su captiver dans certains moments de bravoure vocale, son personnage reste une coquille vide. La relation amoureuse entre elle et Arthur Fleck n’apporte rien de nouveau, et les scènes censées symboliser leur lien chaotique tombent souvent à plat.
Un film qui se saborde lui-même ?
D’un côté, on pourrait applaudir la tentative de Todd Phillips de casser les attentes du public. Folie à Deux ne cherche pas à reproduire la formule du succès du premier film, mais tente plutôt de prendre un contre-pied narratif avec ce mélange déroutant de comédie musicale et de film noir. Malheureusement, au lieu de surprendre et fasciner, cela crée une œuvre déséquilibrée et souvent ennuyeuse. Comme le souligne certains critiques, le film court après ses idées sans jamais vraiment les concrétiser.
Conclusion
En fin de compte, Joker : Folie à Deux risque de laisser les fans mitigés. Alors que certains pourraient apprécier l’audace formelle du film, d’autres resteront sur leur faim face à ce qu’ils percevront comme un film long et confus. Ce Joker 2, loin de recréer l’impact du premier volet, s’égare dans un méli-mélo d’émotions et de numéros musicaux qui, bien que parfois intrigants, ne parviennent jamais à atteindre la puissance du premier film.
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