La guerre technologique entre Microsoft et Google s’intensifie sur le marché européen du cloud, où Microsoft fait face à des accusations d’antitrust déposées par Google. En septembre 2024, Google a déposé une plainte auprès de la Commission européenne, dénonçant les pratiques anti-concurrentielles de Microsoft dans ses services cloud, notamment son offre Azure. Cette plainte survient dans un contexte où les régulateurs européens sont de plus en plus vigilants à l’égard des géants du numérique, visant à assurer un marché compétitif et équitable.
Des pratiques « anti-concurrentielles » ?
Selon Google, Microsoft impose des conditions de licensing (licence d’utilisation) qui restreignent la possibilité pour les entreprises européennes de changer de fournisseur cloud. En d’autres termes, ces conditions « enferment » les utilisateurs dans l’écosystème Microsoft en augmentant drastiquement les coûts s’ils veulent migrer vers d’autres plateformes, comme Google Cloud ou Amazon Web Services (AWS). Un exemple frappant : le prix peut être jusqu’à 400% plus élevé pour exécuter Windows sur un cloud concurrent, rendant la transition quasi impossible pour de nombreuses entreprises. Cela aurait coûté, selon Google, plus d’un milliard de dollars par an aux entreprises européennes en pertes et surcoûts.
Sécurité et innovation en danger ?
Google insiste également sur un point crucial : ces pratiques compromettent la sécurité des entreprises européennes. En effet, lorsque la majorité des utilisateurs sont concentrés sur une seule plateforme, cela augmente les risques de cyberattaques. Une diversité de fournisseurs cloud serait, selon eux, essentielle pour renforcer la résilience face aux menaces numériques. En verrouillant les entreprises dans leur service, Microsoft affaiblirait cette diversité et donc la sécurité globale du secteur.
Un marché en pleine mutation
Microsoft, qui détient environ 70% des nouveaux clients cloud en Europe selon certaines estimations, n’en est pas à sa première confrontation avec les régulateurs. L’entreprise avait déjà réglé une plainte similaire en juillet 2024, en acceptant de payer 20 millions d’euros pour des pratiques similaires. Cependant, Google espère que cette nouvelle plainte ouvrira la voie à une réglementation plus stricte et à des conditions de concurrence plus équitables sur le marché européen du cloud.
Pourquoi cela concerne-t-il les entreprises européennes ?
Les entreprises européennes sont particulièrement touchées par ces pratiques, car elles doivent souvent se conformer à des régulations strictes sur la protection des données et la résilience face aux cyberattaques. L’inquiétude de Google réside dans le fait que la domination de Microsoft étouffe l’innovation et empêche les entreprises de bénéficier de solutions cloud plus flexibles, compétitives et sécurisées. De plus, un marché où un acteur domine largement freine la croissance des PME et des startups, qui ont besoin de services cloud abordables et adaptables pour prospérer.
Conclusion : un marché sous tension
Le combat entre Google et Microsoft pourrait bien redéfinir l’avenir du cloud en Europe. Si la Commission européenne décide d’ouvrir une enquête et d’imposer des sanctions, cela pourrait encourager une concurrence plus saine et plus équitable dans le secteur du cloud. En attendant, les entreprises et les utilisateurs européens devront surveiller de près cette affaire, qui pourrait impacter leurs choix futurs en matière de services cloud.